Diop, D. (2016). Développement urbain et insécurité à Dakar : état des lieux et perspectives (Dr Djibril DIOP) 2016.
Parallèlement à l'expansion urbaine, on observe à un accroissement de la criminalité à Dakar. Or face à une recrudescence de cette délinquance urbaine qui se décline sous diverses formes, les autorités publiques ont laissé apparaitre leur incapacité à y faire face. Ainsi, le sentiment d'insécurité ne cesse de se développer au sein d'une population qui se sent abandonnée. Ce texte cherche à contextualiser l'insécurité urbaine dans la dynamique d'urbanisation de la métropole sénégalaise en interrogeant les mécanismes initiés pour lutter contre le phénomène. |
« En Afrique de l’Ouest, la violence privée est plus mortelle que la violence politique ». (2017, juin). Le Monde.
Professeur émérite à l'Ecole de criminologie de l'Université de Montréal, Maurice Cusson a codirigé l'écriture de Mille Homicides en Afrique de l'Ouest, qui vient de paraître aux Presses de l'Université de Montréal. Fruit d'une collaboration entre chercheurs africains et canadiens, l'ouvrage s'est donné pour but d'analyser les meurtres commis dans quatre pays d'une région où les homicides sont de moins en moins nombreux : la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger. Pour les répertorier, les chercheurs ont « dépouillé systématiquement les journaux locaux » à la recherche de faits divers, jusqu'à arriver au nombre rond de « 1 000 cas d'homicides », qui ont donné son titre au livre. |
Des criminologues ivoiriens et canadiens ont publié une étude portant sur la typologie des homicides commis dans quatre pays : le Burkina Faso, le Sénégal, le Niger et la Côte d'Ivoire. En dressant le portrait statistique des victimes et de leurs meurtriers, les chercheurs dessinent des tendances sociétales lourdes, et proposent des pistes pour réduire ces violences. |
SIETCHIPING, R., OMWAMBA, J., BADIANE, A., & MBYE, D. (2015). How National Urban Policies, Urban and Territorial Planning Can Support Achieving Equitable Cities in Nigeria.
Urban planning can provide the necessary spatial framework to guide the realization of equitably and inclusive economic growth, poverty alleviation, social inclusiveness, and sustainable cultural and environmental outcomes. However, such outcomes can only be achieved if urban planners are equipped with the vision, strategies, and plans to be able to effectively apply a set of policy principles, tools, institutional and participatory mechanisms and regulatory procedures to achieve equitable cities for all. UN Habitat and its partners have developed a set of instruments to assist countries, particularly urban actors, to reclaim and define their role in shaping the urbanization agenda. This paper focuses on making the link between the importance of national urban policies and other urban planning instruments as well as City Prosperity Initiative in supporting the achievement of inclusive cities. Using examples from both developed and developing countries, the paper demonstrates how the use of evidence-based urban policies have transformed and shaped the development of various countries. Drawing from the a compendium of over 45 international inspiring practices that have guided the recently approved International Guidelines on Urban and Territorial Planning, we show how Nigerian urban planners can take a central role in harnessing the benefits of urbanization by using smart planning practices, for the benefits of all citizens. More specifically, we highlight how important it is to ensure that good urban and territorial planning, urban policy and the City Prosperity Initiative can and should lead to equitable and inclusive urban development. Good urban planning and urban policy can facilitate this by ensuring access for all to services and socioeconomic opportunities and also by prioritizing integrated development and connectivity of least developed areas based on community planning methodologies. |
Diop, D. (2016). Quand l’Acte 3 tue la décentralisation sénégalaise !
Au Sénégal, la politique de décentralisation relève d'une tradition très ancienne. Des réformes engagées au lendemain de l'indépendance en 1960, jusqu'à celles de 1996, en passant par celles de 1966 et de 1972, certainement, aucune d'elles n'a fait autant débat et couler autant d'encre que celle, dite « Acte 3 de la décentralisation ». En effet, dès l'accession à l'indépendance, la question de la réorganisation du territoire s'est posée aux nouvelles autorités, comme un impératif, pour favoriser un développement équilibré du pays. C'est ainsi qu'est avancé le principe de faire coïncider les circonscriptions administratives et territoriales avec des unités fonctionnelles . De là, le pays allait connaitre d'importantes réformes en matière de décentralisation, avec de nombreuses modifications sur la carte administrative et le paysage politico-institutionnel. Pour résumer, la conscience populaire retient comme « l'Acte 1 de la décentralisation », les réformes de 1972 qui créent les communautés rurales. Cette réforme d'envergure pose l'acte précurseur des « libertés locales » avec, notamment, l'affirmation du pouvoir local à travers la communauté rurale. Ensuite, intervient « l'Acte 2 » à travers les réformes de 1996 qui consacrent la régionalisation avec l'érection de la région au rang de collectivité locale et la création de communes d'arrondissements dans la région de Dakar. La région reçoit comme mission essentielle, la promotion du développement économique et social, au niveau intermédiaire. Pour certains auteurs , cette réforme dépasse de loin, en ampleur, toutes celles qui l'ont précédées, avec le transfert de neuf domaines de compétences aux collectivités locales et la disparition du contrôle de légalité à priori au profit du contrôle à posteriori (Diop, 2006b). |
Cusson, M. (2016). Pour un antiterrorisme africain : Protéger les personnes et se renseigner sur les terroristes dans des capitales d’Afrique francophone de l’Ouest.
Ce projet – dans l'esprit des « City Labs for Safer Cities » et d'ONU Habitat (notamment pour nous alimenter de leurs données – serait développé conjointement par Michel Max Raynaud, Agnès Adiko, Olivier Hassid, Nabi Doumbia, Henry Yebouet, Papa K. Niang et Daouda Kouma. Il pourrait être réalisé à Abidjan, Ouagadougou, Dakar et Yaoundé en partenariat avec : 1/ un représentant du maire de chacune des villes ; 2/ des membres de notre « Resaud » ; 3/ les services de renseignement du pays ; 4/ au moins un responsable de la protection privée d'un hôtel de chaque ville ; 4/ un professionnel du renseignement internationalement reconnu ; 5/ un ou des criminologues compétents en matière d'homicide et de prévention situationnelle pour analyser les attentats terroristes perpétrés récemment en Afrique. Pour chacune des quatre capitales visées, nous aurons besoin d'un « porteur de dossier » et des autorisations de la part des autorités pour aller de l'avant. |
Badiane, A. (2016). Africa Forum for Urban Safety (Dr. Alioune Badiane) 2016.
Opening address by Dr. Alioune Badiane, Director of Programme, Un-Habitat at The Inaugural Event of The Africa Forum for Urban Safety (Afus), International Convention Centre, Durban, 29 June 2016 |
Biau, D. (2016). De Vancouver 76 et Istanbul 96 à Quito 2016 : une continuité des défis urbains et des engagements politiques.
En 1976, lors de la Conférence fondatrice de Vancouver sur les établissements humains (Habitat I), le monde comptait 4.1 milliards d'habitants dont 1.4 milliard d'urbains (38%). En 1996, lors du Sommet d'Istanbul, il y avait 5.8 milliards de terriens dont 2.6 milliards d'urbains (45%) et en 2016, à l'heure d'Habitat III, la planète compte 7.3 milliards d'habitants dont 4 milliards d'urbains (55%). La population urbaine du monde devrait augmenter de 750 millions d'habitants en 1950 (30% de la population totale) à 6.4 milliards en 2050 (66% de la population totale). L'humanité sera passée du rural à l'urbain en un siècle, une véritable révolution. Les démographes prévoient une stabilisation de la population mondiale autour de 10 milliards d'humains vers 2070 dont une large majorité vivra dans les villes, grandes et petites, et une immense majorité dans les pays que l'on disait jadis « du tiers monde ». Si la transition urbaine est quasiment achevée en Europe et en Amérique (du nord et du sud), elle est pleinement en cours en Afrique et en Asie. Cette transition n'est pas seulement démographique, elle est aussi économique avec dans la plupart des pays une réduction de la part de l'agriculture dans le PIB, une monétarisation et une financiarisation de l'économie et une expansion des services, et elle se traduit par d'importants changements sociaux avec un creusement des inégalités entre les pauvres et les riches, une croissance des classes moyennes et une urbanisation générale des modes de vie. |
Diop, D. (2016). La gendarmerie sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique : entre mimétisme et nécessité opérationnelle ?
Dans le souci de prévenir toute attaque terroriste au Sénégal, le Président de la République, Macky Sall, a institué, par décret n°2016 - 301 du 29 février 2016, le Cadre d'Intervention et de Coordination interministériel des Opérations de lutte antiterroriste (CICO), placé sous l'autorité du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique. Ce cadre de prévention est un outil de veille stratégique et opérationnelle contre le terrorisme. Il dispose de démembrements au niveau régional avec à la tête le gouverneur de région. Cet organe dispose également d'une cellule de veille joignable au numéro vert (800 800 880) accessible 24 heures sur 24. Les populations sont donc invitées à signaler à ladite cellule, par ce numéro vert, tout fait ou comportement douteux susceptibles de constituer une menace pour la sécurité et l'ordre publics. De même, les numéros d'urgence habituels de la Police (17) et de la Gendarmerie (800 00 20 20) peuvent être aussi être utilisés à cet effet. La sécurité étant l'affaire de tous, les autorités appellent donc chacun à « développer les réflexes sécuritaires nécessaires et à collaborer efficacement avec les autorités administratives et les services de sécurité » pour juguler le risque potentiel. Dans ce contexte survolté de lutte contre le terrorisme, la démarche est cohérente. |
Biau, D. (2015). Bidonvilles, tiers quartiers de défis, d’opportunités et d’imagination.
Nés pour la plupart dans les années 1950 et 1960 les bidonvilles sont l'un des traits majeurs de la transition urbaine que connait notre planète dont la population urbanisée est passée de 750 millions d'habitants en 1950 (30% de la population totale) à 4 milliards aujourd'hui et devrait atteindre 5 milliards en 2030 (60% de la population totale) . D'un monde rural à 70% on passera à un monde urbain à 70% en un siècle. Les démographes prévoient une stabilisation de la population mondiale autour de 10 milliards d'humains vers 2070 dont une large majorité vivra dans les villes, grandes et petites, et une immense majorité dans les pays que l'on disait jadis « du tiers monde » . Si la transition urbaine est quasiment achevée en Europe et en Amérique (du nord et du sud) elle est pleinement en cours en Afrique et en Asie. |
Cusson, M., & James, J. (2015). Les leçons de Charlie Hebdo : pour un antiterrorisme plus préventif, plus scientifique et plus technologique.
Est-il possible de prévenir des tueries comme celle qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo? Les services de police français et canadiens – pour ne nommer qu'eux – pourraient-ils faire mieux? Si la riposte des organisations policières françaises a été rapide et efficace, c'était après les faits. Avant, c'est une autre histoire. Comment se faitil que les terroristes aient pu se procurer kalachnikov, lance-roquette, dynamite, grenades? Comment se fait-il que des individus déjà connus des services de renseignement aient été aussi peu surveillés et contrôlés ? Comment se fait-il que les tueurs aient pénétré aisément dans les locaux de Charlie Hebdo, pourtant une cible probable des terroristes, prenant tout le monde par surprise? Ce massacre n'était pas inéluctable. Car une meilleure utilisation des nouvelles technologies et des connaissances scientifiques aurait pu empêcher le pire. Les criminologues ont déduit les conséquences de cette évidence voulant que la condition nécessaire d'un tel attentat doit réunir, dans un lieu et dans le temps, trois ingrédients : premièrement, des terroristes ; deuxièmement, des armes, troisièmement, une cible à la fois alléchante et mal protégée. Il suffit qu'un seul de ces éléments manque pour que l'attentat n'ait pas lieu. |
Raynaud, M. M., & Gnammon Adiko, A. (2015). Améliorer les services urbains à partir des universités [Personal communication].
Le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU Habitat) et la Faculté de l'aménagement de l'université de Montréal au Canada ont lancé depuis fin 2014, le Réseau d'échanges stratégiques pour une Afrique durable (RESAUD). A en croire Michel Max Raynaud, directeur du RESAUD et Professeur à la Faculté d'Aménagement à l'Université de Montréal, "le principe fondateur du RESAUD est d'associer les villes avec leurs universités en montant des alliances stratégiques dans le but de transformer le savoir en actions pour les villes". |
DIALLO, S. (2015). Sénégal : le renouveau urbain, une vision, des défis et des enjeux.
Le remaniement ministériel de juillet 2014, comme de coutume, a opéré des changements dans la dénomination de certains Ministères, dont celui en charge de l'Urbanisme et de l'Habitat. De tels changements renseignent, a priori, sur les réorientations ou innovations souhaitées par l'Autorité politique qui définit et met en oeuvre les politiques publiques. C'est ainsi que le Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat (MUH) est rebaptisé Ministre du Renouveau urbain, de l'Habitat et du Cadre de vie (MRUHCV). Comme fait nouveau, il est créé le Cabinet du Ministre délégué chargé de la Restructuration et de la Requalification des Banlieues. Au même moment, le Ministère de la Restructuration et de l'Aménagement des Zones d'Inondation est supprimé. Ce qui nous intéresse dans ces changements, c'est l'introduction de concepts nouveaux intitulés : « Renouveau urbain, Requalification urbaine » et les perspectives qu'ils énoncent. Bien que présents dans la littérature sur l'urbanisme, les concepts de « Renouveau urbain et de requalification urbaine » sont nouveaux dans le contexte sénégalais, du moins au plan institutionnel. Leur irruption dans le discours officiel est pour nous un excellent prétexte pour les étudier, les documenter et voir leur réalité sur l'urbanisme sénégalais. De façon pratique, ces concepts posent leur problème de réalité juridique au Sénégal donc de leur mise en oeuvre. En effet, le Code de l'urbanisme donne bien une définition de l'urbanisme, de la rénovation urbaine, de la restructuration urbaine, de la régularisation foncière. L'introduction des nouveaux concepts appelle à un effort de définition, de codification et d'encadrement pour donner aux acteurs un cadre légal de mise en oeuvre. Au demeurant, le Renouveau urbain dans la dénomination de l'institution en charge du développement urbain peut être compris comme l'expression de la volonté des pouvoirs publics de donner de nouvelles orientations politiques sur l'urbain et adapter ces dernières au contexte de l'urbanisation, des changements climatiques, du développement économique et de la potentialité des villes dans la formation des PIB. Plus d'un an après l'on peut se poser des questions sur la réalité de cette nouvelle politique. Ce propos tente, d'analyser d'une part le concept de renouveau urbain mais et la vision politique sous-jacente, d'autre part, les défis et enjeux de sa mise en oeuvre principalement dans les villes de la banlieue. |